La généralisation de la facture électronique en France, prévue à partir de 2026, représente un défi réel pour les petites et micro-entreprises. Si le passage sera obligatoire, il ne doit pas être subi : bien préparé, il peut être une opportunité de moderniser ses processus et gagner en efficacité. Voici les étapes et les points clés à retenir pour réussir cette transition.
Dans le cadre de la réforme, les factures électroniques ne circuleront plus directement d’un fournisseur à un client, mais passeront par une plateforme de dématérialisation agréée (anciennement appelées PDP — Plateformes de Dématérialisation Partenaires).
Ces plateformes doivent être immatriculées par l’administration fiscale (DGFiP), selon un processus rigoureux. Une fois immatriculées, elles peuvent émettre, recevoir, transmettre, convertir les factures dans les formats imposés et remonter les données à l’administration (e-reporting).
Cette intermédiation garantit plusieurs choses essentielles : sécurité, conformité, interopérabilité, traçabilité. Pour une petite entreprise, passer par une plateforme agréée, c’est déléguer un pan de la réglementation à des spécialistes, ce qui limite les risques d’erreur.
Toutes les plateformes ne seront pas éligibles. Il faudra s’assurer qu’elles figurent sur la liste officielle des plateformes agréées immatriculées sous réserve publiée par l’administration. Cette mention « immatriculée sous réserve » indique qu’elles ont franchi la première étape de sélection, mais doivent encore être validées techniquement.
Parmi les plateformes déjà listées, on trouve, par exemple, Pennylane, Cegid, Effinum, Sage, Qonto, Open Bee, B2BRouter, etc.
Avant de choisir, vérifiez :
que la plateforme figure bien dans la liste officielle ;
qu’elle supporte les formats obligatoires (Factur-X, XML, UBL, CII) et qu’elle soit interopérable avec d’autres plateformes ;
qu’elle propose des API ou des connecteurs pour relier votre logiciel de facturation / ERP ;
qu’elle offre des garanties de sécurité (certification ISO 27001 par exemple) et de confidentialité ;
qu’elle dispose d’un support client et d’un accompagnement à l’onboarding.
Pour les petites structures, le défi est souvent de faire communiquer le logiciel de facturation, l’ERP ou le système comptable avec la plateforme agréée. Idéalement, vous devez choisir une plateforme qui propose des connecteurs ou des API pour automatiser la remontée des factures, la réception, le suivi des statuts, etc.
Un bon paramétrage initial (mappage des données, transfert des codes clients/fournisseurs) est indispensable pour éviter les saisies manuelles. Pensez également aux tests avant passage en production, pour vérifier que tout fonctionne bien.
Même si vous choisissez une solution « clef en main », la réussite passe par l’adhésion des équipes — comptabilité, gestion, facturation. Il faudra les former aux nouveaux formats, aux vérifications à faire (mentions légales, statuts, communications entre plateformes), et les sensibiliser aux enjeux de conformité et de sécurité.
Prévoyez un plan de déploiement progressif (phase pilote, retours terrain, ajustements) avant d’activer le système à grande échelle.
Avant de lancer la facturation électronique officiellement, simulez des échanges de factures, vérifiez les retours automatiques, et assurez-vous que les données remontées à l’administration (e-reporting) sont correctes. Prévoyez aussi des audits réguliers pour vérifier que la plateforme agréée respecte bien ses engagements (interopérabilité, sécurité, disponibilité).
Il faut retenir que pour une petite entreprise, aborder la facturation électronique n’est pas simplement une contrainte légale : c’est l’occasion de repenser ses processus, de gagner en fluidité et d’anticiper les attentes de ses clients. Mais pour que cette transition soit fiable, il est indispensable de choisir une plateforme agréée par l’État, qui respecte les normes, assure la sécurité et l’échange entre acteurs. En vous préparant dès maintenant – en comparant les plateformes, en testant vos systèmes et en formant les équipes – vous transformerez cette révolution administrative en levier d’efficacité durable.
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